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Destination nowhere
26 mai 2007

Partez vite et ne revenez jamais...

Hier, nouvelle crise d'agoraphobie, une journée sans. Pendant une fraction de seconde, je dirais même que si on m'avait posé une mitraillette dans les mains, vous auriez pu voir ma photo dans les faits divers. La chaleur, le bruit, la promiscuité, cette sensation d'être emprisonnée au bunker parce qu'à l'extérieur il y a des gens PARTOUT.


Aujourd'hui, même si cette nuit j'ai été réveillée par des alcooliques qui chantaient, des auto-radios qui beuglaient, des passants qui discutaient de leurs plans cul sous la fenêtre (véridique, ça aurait été le moment de jeter un sceau d'eau mais ça me faisait trop chier de me lever pour eux), des adolescents qui se chamaillaient, des festivaliers qui rentraient... et j'en passe, ça va mieux. Quand tout à l'heure, en passant devant la gare on a vu tout ces gens s'en aller, j'avais presque envie de les embrasser... :) Merci de partir, du fond du coeur, merci.


Voilà, avec le festival qui touche à sa fin, je suis en mesure d'apprécier "la chance qu'on a eu" d'y assister (ouais, parce que se plaindre, c'est tabou parce qu'on a "de la chance"... comme si l'un empêchait l'autre... comme si tout était noir ou rose...).


Alors avec un recul d'une journée, j'en tire un bilan positif dans la mesure où je sais qu'avec le temps, les mauvais souvenirs disparaissent pour ne laisser place qu'aux bons...


Très objectivement, les gros points noirs, c'est les gens, qui sont trop nombreux, trop indisciplinés, trop agressifs, trop bruyants, parfois trop cons aussi (dans tous les sens du terme). Le gros point noir c'est qu'ils me rendent aigrie et haineuse.


Je dois d'ailleurs bien admettre que Brad Pitt (et Geroges Clooney me semble t-il) sont quand même courageux parce qu'honnêtement la croisette en ce moment, c'est Bagdad. Si j'étais obligée de la traverser, je pense que je ferais au moins 10 malaises avant d'arriver à destination. Et peut-être que je n'arriverais jamais à destination... Eux, ils traversent la croisette alors qu'ils sont (en partie) la cause de sa surpopulation.


Je trouve ça chouette que certains se sacrifient un peu pour "le peuple des barrières" (sans lequel ils n'auraient pas d'existence médiatique d'ailleurs). En même temps, savoir que par leur simple présence, ils arrivent à éclairer la journée, la semaine, le mois, la vie, ne serait-ce qu'un peu, de milliers de gens (je n'invente rien...) me rend un peu triste. Avoir besoin de rêver à ce point...(!) et surtout focaliser ses rêves là dessus... (!!) Personnellement, le seul homme sur lequel je fantasme, c'est celui contre lequel je m'endors tous les soirs, est-ce que ça fait de moi un monstre? Après, croiser des "stars", je trouve ça tout au plus marrant, parce que ça n'arrive pas tous les jours... mais ces gens là font caca comme tout le monde, ça n'a pas plus changé ma vie que la leur. D'ailleurs, pour rien au monde je n'aurais levé mon cul du canaps (pourtant situé à une centaine de mètre du palais) pour aller regarder Brad et Georges monter un escalier. Quand on pense que certains font des milliers de kilomètres juste pour ça, je trouve ça complètement dingue.


L'aspect plus rose, puisque mon bilan est POSITIF, c'est que jamais un film que l'on peut voir dans un complexe ciné un samedi soir en compagnie d'une bande d'ado qui attendent d'aller en boîte, n'aura la même saveur qu'à C*nnes (ou dans n'importe quel autre festival, je pense)... Tout simplement parce que même si autour de vous, il y a un pourcentage non négligeable de gros connards, ils ont au moins pour eux la passion qui les habite pour le 7ème Art...


Ce n'est pas un hasard si on a les larmes aux yeux presque à tous les coups, alors qu'en temps normal, on aurait à peine été ému, il y a une véritable contagion émotionnelle qu'on ne peut retrouver nulle part ailleurs... Et une fois que vous les avez vu dans ce contexte, les films ont acquis une espèce d'aura, qui fait que même un film moyen que vous auriez zappé à la télé laisse un ensemble de souvenirs qui le rendent spécial...


Je pense qu'on peut rapprocher ça de ce que doivent ressentir les supporters d'un match de foot lorsqu'ils assistent à un match dans un stade par rapport à un match tout con devant la télé, la canette à la main... (stéréotypes land :)


Voilà pourquoi je garderai un bon souvenir de cette année et pourquoi j'oublierai sans doute assez rapidement mes crises d'agoraphobie (qui génèrent toutefois de vraies souffrances quand je suis en plein de dedans...).


Je vais profiter de ces quelques instants d'apaisement avant d'aller casser du festivalier, comme ça, juste pour le plaisir ;)

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Commentaires
D
Ouais moi pareil... je les aime bien quand ils dorment comme on dit... :)
R
Misanthropie et agoraphobie vont de paire :)<br /> Mais faut pas croire, des fois j'aime bien les gens...Quand ils restent loin de moi! lol
D
Enfin quelqu'un de misanthrope et compréhensif :)<br /> <br /> Entre temps on va faire une cure de repos d'un mois dans le grand nord (nous aussi on se casse... mais personne le remarquera étant donné qu'on est... SILENCIEUX)... <br /> <br /> Les tourristes de base, avec les tongs et tout, gueulent aussi la nuit (donc ça, c'est énervant) mais c'est tout de même une ambiance un peu moins pesante (même si on peut pas mettre les pieds à la plage tellement ils sont agglutinés)<br /> <br /> En même temps on en reparlera cet été parce qu'il y a de fortes chances qu'il y ait quelques coups de gueule ;)<br /> <br /> les gens, on les aime ou on les aime pas... :)
R
Mais pas pour longtemps car bientôt il va y avoir les touristes de base des grande vacances qui vont arriver! (ahhh Dédé avec ses tongs et sa glacière, les poufs de la capitale...) C'est bon ça aussi...Mieux que les people! :)Welcome in the real world, fini les paillettes!<br /> Si tu pouvais casser du festivalier pour moi, juste pour le plaisir, people ou non! :)
D
Je ne pense pas Gourdine car je n'ai jamais "rêvé" d'aller au festival même quand je n'y étais pas.<br /> <br /> Quant aux milliers de km, ce n'est pas exagéré du tout... t'as des gens de Lille, du Pas de calais, de Bretagne et puis de l'étranger... L'autre jour un mec qui cherchait un ticket pour Death proof disait (sur sa pancarte) avoir fait "9000 miles" pour ce film là...<br /> <br /> Cela étant, je n'ai vu aucun "pipole" faire caca. Mais je pense qu'ils le font quand même...
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