Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient

Ce matin, nous avons joué les comités de soutien à un mini colloque d’archéologie auquel mon père participait.

Nous observions le spectacle captivant des gens qui entraient dans la salle et s’installaient dans un brouhaha raisonnablement nuisible, et au moment exact durant lequel je songeais qu’il était rassurant, dans un monde en mutation perpétuelle de constater que certaines choses ne changent pas. Jean-Paul Gauthier, Karl Lagerfeld et tous leurs comparses auront beau se creuser la tête à proposer chaque année des lignes de vêtements innovantes et souvent totalement excentriques, il y a au moins un groupe d’individu en occident qui demeure prodigieusement hermétique au monde de la mode: les universitaires et leurs costumes en velours. Parce que franchement, s’il y a une matière prisée à l’université, c’est bien celle là. Cette année, comme toutes les précédentes et comme toutes les suivantes, tout professeur super intelligent et super cultivé que tu es, si tu portes pas de velours, tu crains. De préférence un costume qui semble remonter au milieu du siècle dernier en velours épais marron, voire vert kaki montrant quelques signes d’usures parce que c’est comme la ceinture noire au karaté, ça voudra dire que vous n’en êtes pas à votre premier colloque. C’est ça la classe, c’est ça la tendance.

A ce moment là, plongée dans ces profondes réflexions, je fus interpellée, de même que S*cophante, dont les considérations internes devaient toutefois être un peu moins féminines futiles par notre voisine de devant. Celle ci ce tourna brusquement pour nous annoncer:

- “Pour vous faire patienter, je vais vous raconter une petite histoire”.

Nous ouvrâmes alors grands nos yeux (on la connaissait pas cette brave dame qui avait la gentillesse de se soucier de notre ennui) et nos oreilles, avec quelques appréhensions bien légitimes. Réflexe pavlovien, nous nous mirent à sourire à cette terrienne qui semblait vouloir communiquer. C’est alors qu’elle nous interrogea:

- “Saviez-vous que Yannick Noah avait été anobli???”

Nous restâmes interdits.

- “Oui, maintenant on l’appelle Noah de coco”.

Ajouta t-elle avant de se tourner à nouveau, tout aussi précipitamment, pour se retrouver dans sa position initiale.

Passé le choc de cette blague, un tantinet raciste tout de même (...), provenant d’une inconnue qu’on aurait aussi bien pu croiser dans le bus ou n’importe où d’autre en nous disant de la même manière “pour vous faire patienter, les aspergers, je vais vous raconter une histoire”, nous nous regardâmes en nous demandant si nous n’avions pas rêvé. Je lus dans les yeux de S*cophante qu’il venait bien d’assister à la même scène que moi. Je ne regrette qu’une chose, c’est que personne n’ai filmé nos têtes durant cette interaction d’anthologie... :)

Inutile de chercher des gags de caméras cachés plus élaborés... sont génialement imprévisibles les gens quand même... :)

Comments

[Bbgrisou]

Elle voulait tout simplement vous occuper durant le temps interminable que dure l'installation des gens.