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Destination nowhere
28 mars 2007

Ceci n'est pas un adieu

Depuis un moment, je cogite tellement que je me soûle toute seule et j’en ai plus que ras le bol.

J’ai donc essayé, comme au bon vieux temps, de faire le point sur ce qui n’allait pas et je constate que ce qui ne va pas, c’est exactement la même chose que ce qui n’est jamais allé: je stagne, je perds mon temps et je n’arrive pas à faire autrement.


Précisément parce qu’au lieu de prendre les choses en main, de tenter de mener mes projets à termes sans chercher d’excuses, je passe mon temps à observer mon poil pousser dans la main et à scruter mon nombril qui n’a décidément pas bougé d’un millimètre depuis 26 ans.


Ce blog, c’est pareil, il me saoule, parce que même si je lui dois S*cophante, et que je lui ai juré reconnaissance éternelle pour cette raison, il tourne en rond... et le pire c’est qu’il tourne pas vraiment rond. Du coup, j’avais décidé d’arrêter, au moins ça. Ou en tous cas, de trouver un concept parce que rien qu’en regardant la liste interminable des catégories, on se rend compte qu’ici, c’est comme dans mon cerveau, c’est le chaos. Là, je vais tout laisser en “stand by” jusqu’à l’illumination qui me fera prendre une décision, que je voudrais ferme et définitive mais qui ne sera que faible et fluctuante, à mon image.


ça n’a l’air de rien comme ça, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est fatiguant pour moi de vivre avec moi-même et toutes les tragédies pathétiques que je créé de toute pièce. Hier soir, en m’endormant, je cherchais une fois de plus à me diagnostiquer des pathologies (je m’en suis diagnostiqué à la pelle des pathologies mais à chaque fois, j’ai l’impression que de le penser, ça va m’aider. Ce qui est faux, parce que rien ne change)... en fait, ce que j’ai, ça me fait l’effet de tentatives de suicide internes à répétition, c’est insupportable.


On imagine facilement ce que ça peut-être de vivre avec quelqu’un qui n’arrête pas de menacer de se suicider ou de tenter de le faire... on imagine combien ça peut-être compliqué pour les proches, ben moi, je suis à la fois le proche et la victime. J’ai des pensées systématiquement auto-destructrice, un petit bobo (ou des fois, même pas besoin d’un petit bobo) et tous mes neurones se mettent à tirer la sonnettes d’alarmes et se mobilisent autour de l'événement: “ATTENTION CA NE VA PAS DU TOUT ET DEMAIN, CE SERA FORCEMENT PIRE”. A partir de là, les scénarios catastrophes sont légions et j’ai l’impression que je n’arriverai jamais au bout du tunnel que je viens de construire en un temps record quelques minutes auparavant.

Il y a quelques semaines, on était avec la maman de S*cophante qui parlait d’un petit cocker qu’elle avait à la naissance de S*cophante, et qui n’a pas supporté qu’on détourne un peu de l’attention qu’on lui portait pour se centrer sur le bébé rival. Aussi, dès lors que S*cophante se mit à sortir de son berceau, et dès que l’occasion se présentait, l’animal se jetait sur lui pour le mordre... Les parents de S*cophante ont donc, comme n’importe quels parents dans la situation, dû se résoudre à le donner à une dame. La morale de l’histoire, c’est que ce cocker en voulant préserver son territoire et sa stabilité affective s’est tiré une balle dans le pied tout seul et a fini par obtenir exactement l’inverse de ce qu’il souhaitait:  une exclusion sans aucune négociation possible, un inexorable retour à la case départ.


Ben moi, je me sens souvent comme ce cocker, j’ai tellement peur de la vie en raison de toutes ses incertitudes et du constat insupportable que rien n’est jamais acquis, je cherche tellement à me débattre pour contrôler ce qui pourrait l’être (et/ ou en me lamentant sur le fait que je n’ai pas ce pouvoir de contrôler l’incontrôlable) que ce comportement en devient auto-destructeur. A cela s’ajoute une vision dramatiquement pessimiste des événements à venir qui n’est pas faite pour arranger les choses: "ok, tout va bien mais ce n'est pas une raison pour que tout n'aille pas mal demain"... voilà à quoi on pourrait résumer ma philosophie de vie...


J’ai mal au ventre, c’est un cancer, j’ai mal à la tête, c’est un cancer, je suis fatiguée, c’est une dépression, je rate quelque chose, je suis une ratée, on ne me répond pas, on me fait la tête et c’est pour toujours, pas étonnant puisque je ne fais jamais rien de bien, quelqu’un soupire, je l’ai énervé, quelqu’un rit, il se fout de ma gueule, quelqu’un sourit, pareil, je sors pour faire les courses, à tous les coups, je vais avoir un accident, je ne reviendrai jamais, j’espère que vous me pleurerez un peu, je vais chez le médecin, il va sûrement me trouver un cancer, je dois prendre le train, il va dérailler, je croise un mec bizarre, il va sans doute sortir une kalachnikov et tous nous dégommer... Pour mes proches, c’est pareil donc vous multipliez ces angoisses par le nombre de personnes à qui je suis profondément attachée et vous avez une idée de ce que ça peut-être de vivre un peu dans ma tête... Je suis hypocondriaque, paranoïaque et maniaco-dépressive (etc). C’est beaucoup pour une seule personne.

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Commentaires
S
A l'heure où j'écris ces lignes, Dragibus es entrain de faire du vélo :)<br /> <br /> Pour revenir aux problèmes énoncés plus haut, je ne comprends que trop bien tout ça dans le sens où chez moi ça se caractérise par de la paresse, (j'ai un gigantesque poil dans la main), or il parait que c'est un gros signe de manque de confiance en soi (et c'est vrai que la réalité m'angoisse !)... Tu parlais de changer mais peut-être qu'on doit, comme tu le sous-entendais plus haut, se mettre des gigantesques coups de pied au cul et arrêter de gamberger ! Parfois je me dis que la vie n'a jamais été aussi simple que lorsque j'étais à l'internat (attention, je ne dis pas que j'étais heureux!) : des heures fixes, un ancien para qui te surveille, la discipline à respecter... Sauf qu'il est vraiment dommage de s'imposer des cadres qui ne dépendent pas de nous ! La "vraie" liberté, à mon sens, est douloureuse à accquérir car elle implique de la discipline ("je dois être raisonnable"), des sacrifices ("il faut que je bosse plus régulièrement, que je fasse du sport, que je renonce à acheter COMPULSIVEMENT des robots/consoles/Macs/figurines à collectionner/DVD etc). C'est en cela que la vie est effrayante ! ;)<br /> <br /> Comme le disait Churchill, "derrière chaque crise se cache une opportunité" : et si en fait on était pas entrain d'essayer d'être adultes, tout simplement ? ;)
D
Je me lance dans une réponse que j'espère rapide dans la mesure où ça va mieux et j'ai pas envie de m'auto-redéprimer (et je sais que j'en suis capable ;)<br /> <br /> Bbgrisou d'abord. Effectivement, j'ai mis le doigt sur une partie de ce qui ne va pas. Ce qui me déprime, c'est que ça fait longtemps que mon doigt est dessus et ça bouge pas trop pour autant ;)<br /> <br /> Concernant mon côté geek-gamers, je tiens tout de même à préciser que les jeux vidéos ne tiennent pas une place aussi importante qu'ils en ont l'air dans ma vie ;) c'est pas période. <br /> <br /> En revanche concernant le côté achats compulsifs, c'est clair que j'ai un problème... et au final, le terrible constat que je fais, c'est que je suis une matérialiste refoulée :) J'ai refusé de me l'avouer pendant des années, je me suis toujours dis que l'essentiel, dans la vie, c'est de faire ce qu'on aime, le salaire, c'est super secondaire etc etc. Et en fait je me rends de plus en plus compte que je m'abreuve de fausses illusions à ce sujet. Je précise toutefois que quand je parlais de "dépendance" à mon entourage, c'est à tout point de vue, aussi bien affectif... qu'effectivement financier...<br /> <br /> En fait, ce qui est terrible là dedans c'est que plus je vieillis, plus j'ai l'impression que mon rapport à l'argent change. L'argent ne fait pas le bonheur, l'argent en soit ça sert à rien, ce qui fait mon bonheur, c'est sûr, c'est mes proches, c'est qu'ils soient en bonne santé, c'est qu'on soit soudés, qu'il n'y ait pas de conflits etc, ça c'est un fait... en revanche, l'argent, c'est la liberté: la liberté de vivre dans un confort dont, quoi que j'ai pu dire, j'ai besoin, la liberté d'acheter des conneries, juste parce que ça nous fait plaisir, même si ça dure pas longtemps avant de terminer dans un coin, la liberté de partir où on veut, quand on veut... <br /> <br /> En gros, mes théories d'ado-de-gauche-idéaliste "la liberté c'est dans la tête" et compagnie, j'y crois plus trop, pour être libre, il faut du pognon ;)... je ne dis pas que je vais finir en adulte capitaliste et cynique mais ce constat effrayant "sans argent tu fais rien (et tu n'es pas respecté, en plus)" + "oui, j'ai envie de bien gagner ma vie et de pouvoir faire des beaux cadeaux à qui je veux, quand je veux, oui je préfère voyager en première classe, oui je préfère les pâtisseries de chez Lenôtre à celles d'intermarché, oui, j'ai envie d'acheter la PS3 et un téléviseur full HD à S*cophante même si c'est entrer dans le jeu du consommateur docile, irréfléchi et irrationnel que je suis, oui, j'ai envie d'avoir mon propre nid douillet, avec un canapé en coin et un vidéoprojecteur pour jouer à la wii sur le grand mur blanc qui se situera en face. Et j'en passe." a tendance à me faire peur. Disons que je n'aime pas ce que je pense, je n'aime pas ce que j'observe, je n'aime pas la tournure que prennent les choses, je n'aime pas l'idée que finalement, on soit plus ou moins déterminés à changer d'idéal comme ça nous arrange. C'est une partie de ce qui me prend la tête en fait... ce putain d'idéal du moi qui s'éloigne ;)<br /> <br /> Brg, je pense m'être mal exprimée pour ce côté "idée" :) <br /> D'abord, je me permet jsute de répondre à ta dernière phrase: j'ai 26 ans mais mes problèmes je les connais depuis longtemps et vu l'allure à laquelle les choses changent, il y a de fortes raisons de penser que moi en plus vieille ben... ce sera pas franchemetn différent, voire pire. C'est justement ce qui me fait peur... j'ai l'impression d'être incapable de prendre une bonne résolution et de m'y tenir...<br /> <br /> Concernant les idées, le problème, c'est que c'est valable pour TOUT. Je vais prendre un exemple de la vie "professionnelle" pour bien illustrer les enjeux: j'ai changé au moins 5 fois de sujet de thèse. Je me suis arrêtée sur le dernier en date parce qu'il fallait bien s'arrêter sur quelque chose sinon on peut passer 10 ans à reformuler la problématique... (c'est à peu près ce que m'a fait comprendre mon directeur de thèse "maintenant, il faut trancher" ;)<br /> Donc maintenant j'ai un sujet à peu près balisé, à peu près validé par ceux par qui il doit être validé... et j'en suis profondémment insatisfaite. Alors bien sûr, là, je vais la terminer cette thèse, ne serait-ce que parce que je sais que quel que soit le sujet, ce sera la même chose, dés que j'aurai pris un peu de recul, il cessera de me satisfaire et je le trouverai à chier. Et puis là, étant donné que j'ai l'avale des gens qui peuvent me le donner... je suis un peu confiante. Mais en mon for intérieur, je sais que cette thèse, si je peux la garder confidentielle, ne même pas la remettre à la BU, je le ferai.<br /> Ce qui est vraiment frustrant, c'est que dans ma vie personnelle, y a personne pour me boter le train pour que je termine ce que j'ai commencé, pour m'encourager en validant étape par étape par des "c'est bien continue". Y a l'entourage, mais l'entourage, c'est jamais objectif. J'ajoute que mon problème est insoluble parce que les critiques négatives (même les plus pertinentes) me bloquent complètement: elles ne font que confirmer ce que je pensais: je ne fais rien de bien. Quant aux encouragements... ben forcément, au bout d'un moment, j'y crois plus, c'est pas objectif...<br /> <br /> Et ça, j'en souffre, parce que j'ai depuis toujours ce problème de "pulsions" que je n'arrive pas à "sublimer" et qui finissent par me bouffer. Pourtant, c'est pas faute d'avoir cherché ma voie, j'ai fais de la musique (du piano) mais j'avais pas l'oreille musicale, j'ai fais du sport (toutes sortes de sport) mais il suffit de m'observer trente seconde pour voir que ce n'est pas pour moi :) j'ai dessiné, je dessine mal, je colorie mal, j'ai écris, mais je ne termine jamais etc etc.<br /> <br /> Après, le problème, c'est que j'ai jamais réussi à identifier les causes: est-ce mon poil dans la main qui cherche des excuses "objectives" pour pousser tranquille, à l'abris de toute activité, est-ce qu'on m'a livré une "âme artiste", un besoin de créer, sans me livrer le talent nécessaire à la développer? est-ce simplement un banal problème de confiance en moi? autre précisez...<br /> <br /> Ce qui est sûr, c'est que j'ai aucune envie de faire une thérapie pour le savoir. Mais je veux que ça change. Et je sais pas comment :)<br /> <br /> Pour une réponse brève, j'ai fais fort... ;)
B
"J'ai plein d'idée tout le temps, sur tout mais une heure après, dans la plupart des cas, je trouve ça nul donc du coup soit je ne l'entreprends même pas, soit j'arrête en cours de route (dans le meilleur des cas) et à la longue, c'est super lourd..."<br /> <br /> Mais heureusement imagine que tu prenais 100% de ton temps pour développer une idée qui ne résiste pas à un examen mental d'une heure... Des gens font ça, ils sont perdus.<br /> Tu diagnostiques bien tes problèmes, c'est l'occasion d'essayer de les prendre à contre pied, quitte à passer du temps à réfléchir, vas y franchement.<br /> 26 ans. On est jeune. Pense à ce que pourrait penser de toi toi en plus agée avec le recul (c'est clair??) t'auras pas toute ta vie 26 ans...
B
Tu as mis le doigt sur ce qui te gène en toi. C'est déjà une chose de positive.<br /> Alors au lieu de vouloir tout corriger d'un coup, pourquoi ne pas corriger les choses une après l'autre ? Petit à petit.<br /> Tu l'as écris, tu as grandi surprotégée, et tu te rends compte qu'à ton "âge canonique", il serait tant d'auto agir. Et cela t'effraye. Cela te parait insurmontable.<br /> Tu as pris conscience d'une chose, tu sais que tu es auto destructrice à l'intérieur. Puisque tu le sais, engueule toi, gronde toi, acquière de l'expérience par toi même, c'est en commettant des fautes, des erreurs qu'on apprend.<br /> <br /> Je te connais depuis quelques temps déjà, je te lis également. Tu n'es pas si différentes des autres adulescents. Le monde extérieur est une jungle, et vous vous réfugiez dans ce monde utopique que sont les jeux vidéos en tout genre. Une nouvelle console sort, il vous la faut. Il y a un nouveau jeux, il faut y jouer. C'est un monde virtuel (encore pire que la blogosphère et msn, car là il y a des vrais gens derrière les écrans). Dans ce monde virtuel vous jouez, vous affrontez des ennemis, vous gagnez, vous perdez, mais qu'importe, il ne vous arrive rien en vrai ! Une fois sorti de là, et bien, quel monstre va sortir du coin de la rue quand je vais aller acheter mon pain ?<br /> <br /> N'essaye pas de monter la montagne d'un seul coup. Fais le étape par étape en t'accordant le droit de te reposer un peu, de te tromper. Tu verras, tu y arriveras. Tu as la volonté de le faire enfouie en toi.<br /> Courage Dragibus et à bientôt sur le tatami !
D
Merci beaucoup pour vos messages de soutien! :)<br /> <br /> En y réfléchissant, je me sens encore plus comme les suicidaires qui "appellent au secours", mais l'écrire m'a au moins permis avec un petit recul de 24H de mettre le doigt sur les deux trucs qui me prennent le plus la tête:<br /> <br /> - Le fait que j'anticipe toujours tout de manière tragique. ça, je le sais je ne sais pas encore comment je vais pouvoir changer mais je me conditionne... Je crois que c'est un peu un syndrôme fille unique surprotégée: j'ai le sentiment de ne pas pouvoir me démerder toute seule et que le moindre obstacle peut potentiellement m'anéantir... en gros, je me sens dépendante (à tout point de vue) de tout le monde et si ça ne me gênait pas il n'y a pas si longtemps, plus je vieillis, plus ça m'angoisse.<br /> <br /> - Le deuxième truc, c'est davantage une frustration qu'une angoisse... c'est marrant parce qu'aujourd'hui en repensant à ça, je l'ai rapproché de ce que disait Beibeger dans 99francs: les "créatifs" dans la publicité qui finissent dépressifs parce que 99% de leurs idées sont rejetées étant donné que tout le monde y met son grain de sel... ben moi, c'est pareil sauf que j'ai besoin de personne pour sabrer toutes mes idées. J'ai plein d'idée tout le temps, sur tout mais une heure après, dans la plupart des cas, je trouve ça nul donc du coup soit je ne l'entreprends même pas, soit j'arrête en cours de route (dans le meilleur des cas) et à la longue, c'est super lourd... <br /> <br /> Vivre avec quelqu'un qui vous énerve, c'est pénible mais quand ce quelqu'un c'est vous, c'est ingérable.
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