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Destination nowhere
15 août 2005

Un ennui mortel

Le 29 janvier 1979, Brenda Spencer, 16 ans, ouvre le feu, depuis son domicile sur les enfants arrivant à l’école primaire située en face de chez elle. Bilan de la matinée, 2 morts (le principal et le gardien) et 8 blessés parmi les élèves. Décrite comme gentille et timide, la jeune fille, interrogée sur les raisons de cette fusillade répondra qu’elle n’aimait pas les lundis et que cela aura mis un peu d’animation.

En octobre de la même année, un groupe punk, « the bootown rats » sort le single « I don’t like mondays » inspiré de ce fait divers.

1996, paraît une édition limitée de l’album « These days » de Bon Jovi incluant un live de « I don’t like mondays » interprété par le groupe accompagné de l’ex-chanteur de Bootown rats, Bob Geldof. C’est de cette façon que j’ai pris connaissance de cette histoire. Comme tout le monde, j’ai éprouvé une fascination réservée devant cette autre manifestation de la « folie » des Hommes.

Si cette histoire nous interpelle tous, c’est pour son côté « ça peut vous arriver » teinté de « ça ne m’arrivera pas ». pour son côté extraordinaire mais tellement ordinaire. Pour son côté inquiétant mais tellement attirant. Enfin, pour son côté possible mais complètement irrationnel.

On a toujours besoin de donner des raisons à tout. C’est étrange, alors qu’on recherche sans arrêt des raisons simples et uniques à tout ce qui arrive, lorsque ces raisons sont réellement simples et uniques, on arrive plus à y croire…

Si elle avait répondu qu’elle avait tiré sur ces enfants parce qu’elle avait été abusée quand elle était enfant, ou encore si elle avait proposé des motivations idéologiques, politiques ou mystiques, si elle avait parlé de paradis et d’enfer, ou si elle avait évoqué la vengeance ou toute autre passion humaine incontrôlable, elle aurait fait les gros titres des journaux, c’est sûr, le goût du sang attire toujours les médias et les vautours…. Mais aurait-on écrit une chanson à son sujet ? Pas sûr.

On est fasciné par l’acte apparemment gratuit. Les quelques cours de philo que j’ai eu en term m’ont pourtant appris que la notion d’acte gratuit n’avait aucun sens, logique, parce que même si on commet un acte gratuit, on le commet pour commettre un acte gratuit, donc il n’est plus gratuit. La fusillade de Brenda non plus, n’était pas gratuite, elle voulait animer la journée, elle n'aimait pas les lundis...

Seulement ça ne semble pas être une bonne raison, ça paraît trop superficiel, on arrive pas à comprendre que certains peuvent avoir une autre notion de la hiérarchie des choses importantes. Et si tout simplement, le lundi l’ennuyait et si l’ennui était la pire des choses ?

C’est rassurant de pouvoir donner des causes simples et uniques à tout mais dans certaines limites qui sont celles de ce qui peut être admis socialement.

NB : Pour tuer, il faut avoir le mobile de monsieur tout le monde, sinon on commet un acte gratuit et on le paye plus cher, juridiquement.

I Don't Like Mondays

The silicon chip inside her head
Gets switched to overload.
And nobody's gonna go to school today,
She's going to make them stay at home.
And daddy doesn't understand it,
He always said she was as good as gold.
And he can see no reason
'Cause there are no reasons
What reason do you need to be shown?

Tell me why?
I don't like Mondays.
Tell me why?
I don't like Mondays.
Tell me why?
I don't like Mondays.
I want to shoot
The whole day down.

The telex machine is kept so clean
As it types to a waiting world.
And mother feels so shocked,
Father's world is rocked,
And their thoughts turn to
Their own little girl.
Sweet 16 ain't so peachy keen,
No, it ain't so neat to admit defeat.
They can see no reasons
'Cause there are no reasons
What reason do you need to be shown?

Tell me why?
I don't like Mondays.
Tell me why?
I don't like Mondays.
Tell me why?
I don't like Mondays.
I want to shoot
The whole day down.

All the playing's stopped in the playground now
She wants to play with her toys a while.
And school's out early and soon we'll be learning
And the lesson today is how to die.
And then the bullhorn crackles,
And the captain crackles,
With the problems and the how's and why's.
And he can see no reasons
'Cause there are no reasons
What reason do you need to die?

Tell me why?
I don't like Mondays.
Tell me why?
I don't like Mondays.
Tell me why?
I don't like Mondays.
I want to shoot
The whole day down.

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Commentaires
S
On es fascinés par ce qui est gratuit, parce que l'art ne sert à rien d'un point de vue matérielle, il est donc gratuit. Peut être qu'on voit un certain romantisme dans la barbarie, quand celle-ci est inexplicable... (comme dans le film "Tueurs Nés" d'Oliver Stone)... Bon ok, j'arrête la drogue.
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