De l’incapacité à simuler un agacement de manière prolongée

Ce matin j’ai été réveillée assez tôt par les intonations à la limite de l’hystérie que prenait mon père pour parler à mon chien et lui demander d’aller derrière avec lui. Mon père est complètement gâteux quand il s’adresse à mon chien. La dernière fois, j’ai entendu ma mère dire à une de ses amies deux fois grand-mère « tu vois, nous, on a pas de petits enfants alors on transfert sur le chien »… je ne savais pas jusqu’alors que j’avais cette capacité suspecte de faire sortir mes mots de la bouche d’autrui.

Passons, je me suis levée avec l’envie de bouder un peu, pour marquer le coup, pour que mes parents comprennent qu’il serait bon d’être un peu plus silencieux le matin. Je me lève, je croise ma mère, je lui dis  bonjour, elle me salue également en ajoutant « t’es déjà levée ? » - j’ai pensé à répondre non mais j’avais décidé de bouder sérieusement alors je lui ai lancé un laconique « oui ». elle a surenchérit « c’est pas nous qui t’avons réveillé quand même ? » j’aurais pu me contenter d’un non accompagné d’un rire ironique agacé, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis lancée dans une imitation de mon père s’adressant à mon chien. Ce devait être réussi parce qu’elle a éclaté de rire… et moi aussi, par la suite.

Je ne comprends pas pourquoi je ne réussis jamais à bouder plus de trente secondes, pourtant c’est vraiment pas faute d’essayer… Parfois quand quelqu’un a dit/fait quelque chose qui ne m’a pas plu ou quand je me suis engueulée avec quelqu’un, je décide de « bouder », je me coatch « allez, dragibus il/elle va te demander si ça va, tu réponds non, réponds non dragibus, dragibus rappelle toi, tu boudes etc. »

Personne énervante après l’énervement : salut dragibus, ça va ?

Moi : oui et toi ? [râââââââââ putain dragibus, je t’avais prévenue pourtant !!]

Ça donne ça quand j’essaye de bouder… j’admire les gens rancuniers et la rancune parce que c’est quelque chose que je n’arrive pas à ressentir, même en m’en donnant les moyens…

Même quand je repense aux personnes qui m’ont fait le plus de mal dans ma vie (il n’y en a pas tant que ça), je n’arrive pas à être en colère, pire, je n’arrive pas à effacer ce petit sentiment de nostalgie et d’attendrissement en repensant à eux. J’ai regardé au fond d’eux, j’ai compris (ou cru comprendre), j’ai décidé de m’en éloigner parce qu’ils étaient nocifs dans ma vie mais finalement, ils ont simplement réussi à me renvoyer une image positive de moi-même en me montrant ce que je ne deviendrai jamais (merci à tous les (gros) cons qui se sont mis en travers de mon chemin :o). Alors comment pourrais-je en vouloir à qui que ce soit pour quoi que ce soit dans ces conditions ? J’aimerais bien voir ce que ça fait d’être rancunier, rien qu’une fois, par curiosité, mais en même temps… comme dirait la chanson de Creed « I know I can’t hold the hate inside my mind, ‘cause what consumes your thoughts controls your life »… si le pardon est divin, que dire de l'oubli? :o)

Comments

[Dragibus]

mais qu'est ce qui est important? :o)

[Warningole]

Bah, la rancune ça ne sert à rien, on perd trop de temps...alors rancunier dans les cas importants oui (au moins on voit plus la personne et voila), mais pour des petites conneries, c'est trop con!
Donc voila, c'est mieux comme ça Dragibus!

[Rotciv]

Moi j'aime la rancune, car faut jamais aimer l'amour, vu que l'amour c'est déjà l'amour, pourquoi l'aimer encore ! alors que la rancune, personne ne l'aime ; elle se retrouvera seule sinon ; alors moi je l'aime et je déteste aimer l'amour - voilà comment je comprends la vie : aimer la rancune sans la vivre, et détester l'amour et le vivre !!! tu comprends ça toi ?

[Raphaëlle]

mmmmmmmmmh Raphaël !! y a rien de plus bon !! :)

[Walpurgis]

La chance, moi je peux faire la gueule à quelqun pendant des semaines... :s