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Destination nowhere
8 août 2005

Discrimination positive à la radio

Voilà maintenant 10 ans (1995), je signais ce qui devaient être mes premières pétitions, s’élevant contre cette loi imposant aux radios un quotas de 40% « d’œuvres musicales créées ou interprétées par des auteurs et artistes français ou francophones »

"La consécration des quotas de chansons francophones à la radio: la loi du 1er février 1994: Issu d’un amendement parlementaire (amendement " Pelchat ") accepté par le Gouvernement, l’article 12 de la loi n° 94-88 du 1er février 1994 (dite " Carignon ") a prévu à l’article 28 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication que les radios devraient diffuser, à compter du 1er janvier 1996, au sein de leur temps d’antenne consacré à la musique de variétés, 40 % d’œuvres musicales créées ou interprétées par des auteurs et artistes français ou francophones et, sur ce quota, 20 % de nouveaux talents ou de nouvelles productions. La loi précisait que ces oeuvres devaient être diffusées aux heures d’écoute significatives. » (http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=681).

A l’époque, je lisais, entre autre « Rock sound » et le coin des lecteurs propageait les rumeurs les plus inquiétantes concernant l’application de cette loi… rapidement déformé le texte original était devenu « 40% de chansons françaises à la radio »… on entendait dire que cette loi allait dériver vers une interdiction pure et simple de toute diffusion d’une production étrangère. Et que déjà, pour grapier un peu sur les 60% qu’il nous restait, ils allaient comptabiliser les chansons avec un refrain ou quelques mots en anglais parmi les « œuvres étrangères » (« Je te donne » de JJ Goldman par exemple puisque c’est cet exemple qui me vient).

Dans la tête de beaucoup d’adolescents en pleine rébellion (passive) contre l’autorité, cette loi ne pouvait être pondue qu’au sein d’une autocratie. C’était notre liberté la plus élémentaire qui était bafouée, notre dictateur à nous ne nous imposait certes pas de porter l’étoile, mais il nous obligeait à écouter de la variété française, ce qui ne paraissait pas beaucoup plus attrayant…

Il faut dire qu’en 1995, la « variété française », sur les stations « jeunes » de la bande FM, c’était du rap, des boys band ou alors des « vieux trucs », que maintenant j’arrive à apprécier (je parle des « vieux trucs ») mais qui me paraissaient bien fades à cette époque… la « variété internationale », la plupart du temps, c’était pas beaucoup mieux, de la « dance », de la techno mais parfois, on pouvait espérer entendre un morceau de Nirvana, de Bon Jovi ou autres Blur et Oasis. C’était pas nécessairement ce qu’on préférait, mais c’était mieux que rien…

Et puis subitement, on entrait dans l’ère d’un régime totalitaire qui allait définitivement griller les chances du "rock" (et tout ce qu'on range grossièrement dans cette catégorie) de refaire un jour surface…

Voilà quelles étaient les représentations de cette loi chez les jeunes pseudo-rebelles (dont je faisais partie) en quête d’une individualité naissante qui se refusaient à écouter la même musique que les (autres ?) décérébrés de leurs classe d’âge…

A cela s’ajoutait pour moi l’amer et nouveau constat de ce qu’était la « démocratie »… on pouvait toujours signer des pétitions pour cette cause qui nous paraissait d’intérêt public, personne ne nous écoutait… « la dictature, c’est « ferme-ta-gueule », la démocratie, c’est « cause toujours » »… on avait au moins ça, on pouvait causer (et d’ailleurs, ça je m’en suis jamais privé :o)…

Si je parle de ça, c’est pas pour commémorer cet événement et ce qui l’a accompagné (que je préfèrerais oublier :o), c’est plutôt parce que je suis en train d’écouter Raphaël, et pour lui et ceux qui l’écoutent, je dis merci à cette loi (qui, je le maintiens tout de même, dans son principe, frise la dictature, même si évidemment, un pays se doit un peu de défendre sa culture). Merci parce que peut-être que sans cette loi, on en serait à 98% de variété internationale, on aurait peut-être plein de « trucs russes » pour faire plaisir à Cauet :o), mais on aurait sûrement pas Raphaël…

raphal_1_

D’un autre côté on aurait peut-être échappé aussi à toute une flopée de sales trucs mais à n’en point douter, si on les avait pas fait nous-même, on les aurait importé, alors « no tears no regrets »…

 

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Commentaires
R
J'en reviens pas, t'aimes bien Raphaël ? je suis une de ses plus grandes fans !!! :p
B
Que du bonheur !
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