Divagations autistiques
Le "débat" d'autistes que j'ai eu tout à l'heure avec Sycophante m'a inspiré ce post... en fait, je voulais vous parler d'une question particulière qui m'a angoissé toute mon enfance... aujourd'hui, elle m'exaspère simplement...
j'ai nommé, la seule, l'unique, la vraie question: "A quoi tu penses?" sans oublier sa grande variante "A qui tu penses?"... si on me l'a souvent posé, c'est parce que j'ai souvent l'air de penser mais parfois, je ne sais pas moi-même à quoi (et les non-autistes ne peuvent pas comprendre ça)... Je passe le désagrément que provoque la coupure qui vous fais passer de votre douce rêverie à la dure réalité et je me centre sur la complexité de l'intéraction sociale qui suit...
Au fil des années, j'ai tout testé mais finalement aucune réponse ne s'avère pleinement satisfaisante... En gros, quand on vous pose une question vous avez deux options: mentir - dire la vérité. Depuis l'enfance je suis conditionnée à rejeter la première option même si j'essaye de me soigner (il s'agit vraiment de se soigner... mon premier malaise vagal je l'ai fais après avoir menti sur un truc complètement insignifiant et j'ai continué à m'évanouir jusqu'à l'aveu de mon forfait (en l'occurence, c'était un séchage de cours... :o)... si c'est pas pathologique ça...). Bref... concernant cette question je suis arrivée à réduire la "dissonance cognitive" (tension entre ce en quoi je crois (il faut dire la vérité) et ce que je fais: le seul moyen de s'en sortir (mentir)) en m'appercevant que ma vérité n'était absolument pas crédible et que la personne qui me posait la question de l'angoisse n'était vraiment pas satisfaite de la réponse "je ne sais pas" (qui correspond pourtant à la réalité dans la majorité des cas)... J'ai donc, comme je le disais testé plusieurs types de réponses inventées:
- LE problème pratique du moment (généralement, c'est ce qui passe le mieux): je réfléchissais à comment j'allais faire pour..., comment j'allais m'organiser pour..., y a t-il encore assez de [?] pour..., comment j'allais m'y prendre pour... (bref, de l'impro avec ce que cela peut comporter de ratés)...
- LA réponse qui donne(rait, normalement) plus envie de reposer la question: "à la mort", "à ma vie", "à ce que tu m'as dis tout à l'heure" (ou autre réponse de grand névrosé)... si vous pensiez faire disparaître le comportement comme ça, lâchez l'affaire, ça marche pas, ça jette un froid au plus mais ça n'empêche pas l'interlocuteur de reposer la question. En plus si votre objectif initial était de ne pas paraître bizarre, vous avez manqué votre coup, définitivement...
- Le changement de sujet... super moyen, comme dans le cas de "je ne sais pas", votre interlocuteur pense que vous avez quelque chose à cacher...
Finalement, tout ça pour dire que j'ai une sainte horreur de cette question... et qu'il faut croire les autistes qui vous répondent "à rien" ou "je ne sais pas" quand vous la posez...
je viens de recevoir ça par mail... je trouve que ça illustre bien mon message alors je l'ajoute ;o)