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Destination nowhere
19 juin 2006

Lettre à mes meilleures ennemies

Malgré la présence de mon anti-dépresseur le plus fidèle, j'ai passé une journée de merde. Une journée de merde comme je n'en avais pas vécu depuis longtemps. Pourtant tout va bien, les bonnes nouvelles pleuvent de toutes parts, je n'ai aucune angoisse particulière en ce moment... seulement parfois, un ensemble de petits évènements insignifiants peuvent arriver peut-être pas à vous sapper le moral mais à vous stresser pour la journée...

Ce matin, je me lève, il pleut, pas une petite averse de trois gouttes, non la cascade et évidemment... c'est aujourd'hui que je devais sortir pour aller à une réunion à la fac (évidemment, je n'ai jamais à sortir les jours de grand soleil). Je m'extrait donc douloureusement de mon lit, je pars me préparer en m'habillant chaudement (parce qu'ici, porter un débardeur un jour ne signifie pas que la doudoune ne sera pas de rigueur le lendemain, comme l'a observé S*cophante ce matin, ici, le temps est lunatique).

Vers une définition personnalisée de la connerie: le cas PI.

Nous passons donc sous la pluie battante à la gare, on prend nos billets et on attend bien sagement que le train passe... et puis mes yeux se mettent à lorgner au hasard sur le quai d'en face quand soudain, je l'aperçois... oui, c'est bien elle: c'est PI... PI soit 3,14159265... de QI. PI. Resituons: au collège j'étais une adolescente de type rebelle/passive à savoir je ne branlais rien, je ne n'adressais la parole qu'à des personnes soigneusement séléctionnées, et en retour, je demandais simplement qu'on ne m'emmerde pas. C'était valable pour le corps enseignant, ça l'était également pour mes chers collègues submergés par leurs hormones au point d'être totalement dépourvus de personnalité et surtout... surtout de sens critique (mais je pense que pour certains, ce constat dépasse largement le cadre déculpabilisant de l'adolescence). PI était l'une de ces collègues et pas des moindres... puisque contrairement à moi qui restait silencieuse en "en pensant pas moins", elle avais sans cesse sa grande gueule ouverte mais ne pensait pas du tout.

PI c'était son nom de code dans les lettres que j'envoyais à ma cousine à l'époque, ça venait de "pire enemie" (oui, normalement c'est PE mais PI ça passait mieux) je ne parlais pas souvent d'elle mais quand j'en parlais c'est comme ça que je l'appelais... j'aurais aussi pu choisir "grosse guenon décérébrée" mais son identité eut été trop facilement devinable...

Avec du recul je regrette tout de même de l'avoir appelé ainsi car être l'ennemi de quelqu'un suppose tout de même avoir une existence pour cette autre personne, or PI ne devrait pas exister pour moi. Elle ne le mérite pas. Et surtout, c'est une "philosophie" sociale à laquelle je tiens: soit tu es mon ami (avec différents grades selon les années de services, le nombres d'interactions, les qualités, la force des liens), soit tu es une connaissance, soit tu n'existe pas pour moi. Dans mon échelle "relationnelle", il n'y a théoriquement pas de place pour la haine, parce que la haine est un sentiment et les personnes qui l'inspirent ne mérite pas qu'on éprouve quelque chose en les voyant... et pourtant, je crois que c'est incontrôlable, il y a une force obscure en moi, c'est comme ça, il y a des gens qui m'inspirent du dégoût et quand je les vois sur un quai de gare, je ne les pousserais pas mais je ne les aiderais pas non plus s'ils venaient à tomber sur les rails...

Bref, vous vous demandez sans doute ce que PI m'a fait pour mériter un tel statut dans ma non estime: pas grand chose concrètement mais à certains âges ou dans certaines situations, les choses ont plus d'importance... PI comme je le signalais plus haut a été ma "camarade de classe" pendant deux longues années au collège (=deux longues années qui n'étaient pas parmi les plus glorieuses dans ma vie), ce qu'elle faisait c'était essentiellement assassiner chanter les tubes anglophones du moment (évidemment dans un anglais plus qu'approximatif) entendus et approuvés par l'ensemble du "groupe", qui ne voulaient rien dire (c'est bien le principe d'un tube: d'ailleurs il y avait cette chanson que j'ai pris en horreur: no limit... vous vous rappelez "no no no no no no no no no no no no no no let's go limit" (le parolier était fonctionnaire), il y avait aussi les aires de "mouillage" en tout genre "il est beeeeeeeeaaaaaaaaaaaaaaaaau ce mec!troooooop cooooooooooooooooool!! troooooooooooooooop canoooooooooooooooooon"+cuinements (on voit même ses yeux derrière ses boutons): au collège, je suis devenue misogyne à force de fréquenter le vestiaire des filles, et puis il y avait surtout des blagues stupides à longueur de journée, qui s'il y avait eu une once de bon sens dans l'assemblée lui aurait au moins valu 10 tonnes de cartons de tomates (mais comme j'aime les tomates, je lui aurais plutôt envoyé des cailloux (voire des rochers), parce que ça fait plus mal aussi). Seulement mes autres camarades de classe, pour la plupart, étaient ce qu'ils étaient, et étaient très bon public... Si vous aimez le comique de répétition, l'absurde mais qui s'ignore, vous auriez adoré les sketchs de PI... je pense qu'aujourd'hui, elle m'aurait fait rire ou elle m'aurait désespérée, tout simplement, mais elle ne m'aurait pas agacée comme elle le faisait à l'époque... j'étais conneritophobe à cet âge là.

Il faut savoir également qu'à l'époque, comme aujourd'hui, sauf que je le fais maintenant avec plus de subtilité, je fuiais les cons, donc je fuiais PI, je fuiais le public de PI, je fuiais environ 95% de mon établissement scolaire. Ma manière de les fuire était de ne pas leur adresser la parole et l'injonction tacite qui accompagnait ce silence était que cela reste réciproque. Malheureusement, ça n'était que rarement le cas et j'avais régulièrement droit, principalement de la part de PI à des remarques futiles et insipides dont je n'ai toujours pas réussi à identifier l'objectif profond mais qui visaient manifestement à me faire comprendre que je n'étais pas "normale"... Parce qu'être "normale", c'était s'habiller en noir (j'ai toujours détesté le noir, ça tombe mal), se maquiller pour faire comme les grandes (d'ailleurs, j'ai toujours regretté de ne pas avoir répondu à l'une de mes camarades, pleine de bonnes intentions, qui ne comprenait décidément pas pourquoi je "ne faisais aucun effort" en ne me maquillant jamais, quelque chose que j'avais sur le bout de la langue à ce moment là, mais j'ai pas osé parce qu'encore une fois, J'aurais été la sauvage: "je ne me maquille pas parce que je n'ai pas d'acné à cacher, MOI"...  depuis, je n'ai d'ailleurs jamais mis de maquillage d'aucune sorte parce que c'est une perte de temps, ça sert à rien et dans la majorité des cas ça ne plaît même pas aux personnes à qui c'est censé plaire: le sexe fort... parlons en)... ah oui et puis la normalité, ça consistait aussi à fantasmer sur LE bad boy du collège, celui qui prétendait passer ses week end à cambrioler des maisons, celui qui se battait (un vrai mec quoi), celui qui sortait le samedi soir jusqu'à au moins 11H heures et même... qui avait une mobylette! celui qui fumait aussi. C'est ça la classe. (nous avons d'ailleurs eu un débat là dessus pas plus tard qu'hier soir devant le "faites entrer l'accusé" sur Guy Georges qui compte, paraît il ses admiratrices par centaines: pourquoi les filles aiment-elles les bad boys?).

Bref, nous reviendrons à la paradoxale psychologie féminine à d'autres moments, je conclurai simplement en disant que je n'aimais pas PI parce qu'elle était pleine de défauts (elle était conne mais elle ne le savait pas, elle était très grande gueule (mais pour pas dire grand chose et surtout pas grand chose d'intéressant (voir aussi "néant"), elle se mêlait souvent de ce qui ne la regardait pas, c'est pas de sa faute mais son physique particulièrement disgrâcieux était à la hauteur de ses qualités humaines... d'ailleurs j'en profite pour tordre le coup à ce préjugé là: non, les gens laids ne développent pas automatiquement de grandes qualités humaines, j'ai même rencontré énormément de gens laids, antipathiques, stupides, égoïstes, hypocrites, à l'égo démesuré etc. etc. cf. crotte de nez... la plupart des gens cumulent! par contre les hawaïan trop*c g*rls sont vraiment connes, je peux vous l'assurer (quoi? ça fait longtemps que j'avais plus fait de post misanthropes, j'ai du retard à rattraper! ;) je disais donc: je n'aimais pas PI, elle me le rendait bien mais que notre non aimage respectif est arrivé à une période de la vie où on est beaucoup plus sensible (et rancunier), ce qui fait que 10 ans plus tard, j'éprouve encore, quand je la vois, une espèce d'envie sournoise de la noyer, l'immoler par le feu, l'égorger... mais je promet qu'un jour, j'irai chez un psy... ou pas.

Son train arrive sauvant mon regard innocent de cette insoutenable vision, puis c'est au tour du nôtre, à l'heure, croyez le ou non. Nous somnolons pendant une demi heure et arrivons à la gare (d'arrivée). Je m'aperçois que j'ai pris mon parapluie pour rien puisque la pluie s'est arrêté, mais avant de pester à ce sujet, je voudrais vous narrer cet incident:

Le petit nuage noir qui nous poursuivait

Pour ceux qui n'auraient pas suivi cette affaire non classée palpitante, je rappelle qu'un jour sous le soleil c*nnois flottait un petit nuage plein de pluie qui nous poursuivit jusqu'à la plage et ne se retira qu'au moment où nous franchissions, résignés, la porte du bunker, dans le sens du retour. Hé bien figurez vous qu'il nous a accompagné le petit nuage!

Alors que nous arrivions à proximité de la fac, nous tombons sur une affiche du remake de "la coline à des yeux" qu'il faut qu'on voit absolument etc. Je ne me rappelle plus de l'enchaînement mais je sais qu'il fut question du "labyrinthe de pan", de sa date de sortie et que nous ont l'a déjà vu nananananèèèèèèèèèèèèère. Ce petit narguage a dû agacer notre nuage fan de mad movies puisque sans raison, une cascade nous tomba sur la tête... la grosse averse avec la pluie qui mouille bien... ce qui nous rend parano là dedans? c'est que ça s'est arrêté dès qu'on a ouvert le parapluie et puis ptet aussi le fait qu'on était les seuls sur ce trottoir là et qu'on était les seuls à avoir une capuche deux pas plus loin, parce qu'on était les seuls à avoir été mouillés! si vous avez une explication...

Ensuite, tout se passe comme je veux: je récupère des livres dans le bureau de mon "direct*ur de th*se", je trouve l'endroit de la réunion, tout le monde est sympa (bien que je trouve certaines personnes un peu trop résignées voire laxistes... notamment en ce qui concerne le plagiat... dire que j'ai pris la tête à un étudiant pendant plusieurs mails en lui faisant la morale à cause d'un copier coller internet, en parlant de "malhonnêté intellectuelle" gnagnagnagna alors qu'il avait au moins l'excuse d'être étranger... sans déconner, je trouve ça super choquant que le copier coller devienne une norme au point qu'au pire, les étudiants encourent une diminution de leur note quand on les prend "la main dans le sac"... moi aussi j'ai un grand poil dans la main mais ça me serait jamais venu à l'esprit!
Et puis sans parler du nivellement par le bas sur un tas de points... (faisant partie, étant le fruit même, de ce processus, je ne m'en plaindrais pas, je n'aurais peut-être pas pu faire de th*se, à l'époque de nos grands-parents voire parents, ne serait-ce qu'en raison de mon aversion pour une certaine culture classique... je regarde plus de delarue que je ne lis lacan, est-ce que ça fait de moi un monstre? oui, bon ok...)

Une histoire de crotte de nez

Bref, passons, je rejoins ensuite S*cophante et comme je suis sortie en retard de la réunion, nous décidons de manger sur place: au Subway (rappel: depuis "fast food nation", S*cophante a décidé de boycotter le mac do donc nous nous sommes fidélisés au Subway au point qu'à C*nnes le serveur sache quelle sauce on va prendre sans nous le demander). Alors que je mangeais paisiblement mon Subway italien BMT sauce mayo, à défaut de MA sauce tomate basilic c*nnoise, une nouvelle vision d'horreur me glaça le sang: crotte de nez mangeait en face de moi!!!

Un autre nom pour une autre pathologie. Crotte de nez, elle, je l'ai rencontrée à la fac, d'emblée je ne l'aimais pas, elle était prétentieuse, autoritaire, fayotte avec qui pouvait lui apporter quelque chose (=souvent le corps enseignant) hypocrite, des valeurs pseudo-élitistes complètement has-been, le culte du "pouvoir et de l'argent" mais sans réel pouvoir et sans réel argent (exemple: lorsqu'elle parlait de ses "amis", elle mentionnait systématiquement leur profession de cadres sup (limite leur salaire) et plus si affinités, ça avait le don de m'agacer). Et puis une ancienne copine qui n'en est plus une m'a convaincue que j'étais peut-être un peu rude, qu'elle non plus ne l'aimait pas au départ, mais que finalement c'était quelqu'un de bien (tout ça sur fond d'antisémitisme que je n'avais pas perçu comme tel à l'époque: "c'est son éducation, c'est sa religion qui fait qu'elle est comme ça") etc.... A défaut de mieux dans ma promo de l'époque, je me suis mise à la fréquenter. Au bout d'une ou deux semaines, je m'étais presque habituée à elle, elle commençait à se confier, à me parler de sa "collègue", de toutes les misères qu'elle lui avait faites durant ces longues années de fac que nous venions de passer etc. etc. Et puis cette collègue là, il fallait voir, elle lui parlait sur un ton méprisant, je n'irai pas jusqu'à dire que j'appréciais "la franchise" avec laquelle elle le faisait, je n'étais pas dupe, elle lui parlati comme ça parce que ladite collègue ne lui répondait pas (tiens, ça me rappelle mon histoire avec PI... vous avez dit transfert?).

De fil en aiguille, j'ai pu constater l'ampleur du désastre, elle était manipulatrice, souffrait d'un complexe de supériorité difficile à égaler, quant à ses "valeurs", j'en ai assez parlé... mais elle n'était pas assez intelligente pour cacher tout ça...De fil en aiguilles elle a finit par vraiment me gonfler et de semaine en semaine, je me suis retrouvée dans une situation peu enviable où j'étais obligée de la supporter parce que des gens que j'aimais bien semblaient bien l'aimer et ma froideur devenait du pain béni pour elle car ça lui permettait de jouer les victimes, comme elle l'avait fait avec moi au départ... j'essayais de me contrôler mais ça devenait de plus en plus insoutenable, au point que sa simple respiration suffisait à me donner envie de lui arracher les yeux et de les lui faire bouffer (beaucoup de violence dans ce post :).

Ah oui... vous voulez peut-être savoir pourquoi elle portait le doux surnom de "crotte de nez"? hé bien tout simplement parce qu'elle consommait les siennes... sa distraction favorite était de plonger ses doigts dans ses larges narines pour en extraire un met qu'elle semblait apprécier au plus haut point... dégueu? oui, ça la caractérise bien.

Le stress aidant cette année universitaire aura été un véritable désastre "amical" ou plutôt enneminal... crotte de nez fut ma seconde et dernière ennemie à vie pour le moment... who's next?

Par chance, crotte de nez évita soigneusement de croiser mon regard, et je fis de même. (NB: officiellement, on ne s'est pas quitté en mauvais termes).


Ensuite, on est rentré, j'ai été acheter une brosse à dents "super sonique" pour aller chez le dentiste juste après (elle est super bien) car je n'avais pas le temps de rentrer à la maison. Finalement, je suis arrivée avec une heure de retard parce que ma mère avait mal noté l'heure du rdv mais le dentiste m'a prise quand même...

On est rentré, j'ai voulu aller à la banque, oubliant que c'était lundi, c'était fermé... et puis j'ai mal au crâne depuis le début de l'aprem... à part ça, tout va bien... il y a des gens comme ça, qui vous portent la poisse.

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