We live in an economic world
Je viens de lire un article sur http://vieartificielle.com qui a commencé par m'amuser pour finir par me glacer le sang... jugez plutôt...
Une agence pour l'emploi japonaise (PeopleStaff) proposera bientôt aux entreprises, de recruter des robots afin de remplir les fonctions de réceptionniste dans les maisons de retraite, les bureaux et les réceptions d'hôtels. Ce service appelé "robot dispatch" démarrera le mois prochain au Japon. Pour moins de 50, 000 yens (350€) par mois, ce qui est beaucoup moins que l'emploi d'une vraie personne physique, l'agence mettra à disposition Hello Kitty Robo, un robot capable de détecter la présence d'une personne, de l'accueillir et de tenir des conversations de base. Ce robot réceptionniste appelé Hello Kitty, est équipé d'une caméra qui lui permet d'identifier son interlocuteur et de transmettre la photo et la voix de ce dernier à un ordinateur. PeopleStaff, offrira également aux hôpitaux et aux maisons de retraite les services d'Ifbot (Yorisoi Ifbot), un robot dont le but principal est d'aider les personnes âgées. Ce petit robot aux allures d'astronaute pourra discuter, poser des devinettes et des problèmes d'arithmétiques, proposer des jeux permettant de maintenir une activité intellectuelle ou encore interroger les patients sur leur santé. Selon le porte-parole de l'agence Peoplestaff, employé une personne à ces taches coûterait environ 300.000 yens soit plus de 2.100 euros, mais il est évident que les robots ne sont pas capables de remplir toutes les fonctions d'un réceptionniste humain.
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Je suis à la fois fascinée la technologie, pour tout ce qu'elle nous apporte dans la vie quotidienne... Internet ne me fait pas peur, le fait qu'on ait besoin de tenir les gens (les vrais gens) à distances à l'aide d'un tas de médiateurs (nos ordinateurs, nos téléphones, nos nabaztags) ne me pose finalement pas de problème particulier...
Qu'on remplace les salariés par des robots, lorsque cela est possible, je dis pourquoi pas... c'est vrai, il est sans doute plus passionnant de concevoir ce type d'appareil que de se forcer à faire des grands sourires à une série de crétins qu'on méprise cloîtré derrière un comptoire...(ce que je veux dire c'est que le travail ne disparaît pas (les robots ne sont pas la cause du taux de chômage), il se transforme et ce n'est pas forcément une mauvaise chose, ce n'est pas une mauvaise chose que de voir disparaître certains postes qui rendent malheureux et aigris ceux qui les occupent. Biensûr peut-être que je m'identifie trop et je ne doute pas qu'il y ait des réceptionnistes heureux qui ne changeraient leur place pour rien au monde mais pour ces gens là il existera toujours des postes équivalents en termes "relationnels"... donc cette question là, passe encore...
Ce
qui me glace le sang, dans la première partie de l'article, c'est d'une
part, le concept de "conversation de base": on part du postulat que la
plupart des interactions humaines sont tellement superficielles,
futiles et répétitives qu'elles peuvent être programmées par des "si" -
"alors" - "sinon si" - "alors" - "fin si". Ce constat est dérangeant
même si on peut éluder la question en se disant que ces receptionnistes
nouvelle génération se contenteront de remplir une fonction qui
consiste à donner un numéro de chambre, quelques renseignements
"géographiques" sur la position des services etc... passons...
Mais
là où on a plus d'excuse c'est sur la fonction du second robot qui
donne la tonalité globale à l'article, une tonalité libéraliste
affichée...: "un robot dont le but principal est d'aider les personnes
âgées. Ce petit robot aux allures d'astronaute pourra discuter,
poser des devinettes et des problèmes d'arithmétiques, proposer
des jeux permettant de maintenir une activité intellectuelle ou
encore interroger les patients sur leur santé."
Dans cet article on parle d'argent, on
parle de salaire, on parle d'économie, et logiquement on parle de
personnes âgées comme de rebuts (ils ne produisent plus rien et ils
coûtent cher) dont on a le devoir moral de s'occuper mais qui gênent
tout le monde au point qu'on est obligé de faire appel à des robots
pour leur parler... en tant que petite fille de personnes âgées qui
heureusement pour l'instant n'ont pas besoin de ça et en tant que
future vieille, je suis révoltée... mais j'ai en même temps la pensée
perverse de me dire "c'est pas si mal"... il est certain que ça sert
surtout à donner bonne conscience aux encore "actifs" mais peut-être
vaut-il mieux un robot que rien du tout? Je vous raconterai ça quand je
raconterai ma jeunesse à Bob Razowski et qu'il me répondra "combien
font 3+456+78?"... oui, je veux un robot en forme de bob razowski pour
mes vieux jours...