Last cup of sorrow
Bon alors ce matin pas de chute dans l’escalier mais un réveil difficile suivi d’une mise en marche encore plus difficile qui me pousse à avoir envie de parler d’autre chose… n’importe quoi d’autre…
Comme je serais pour le moment incapable d’évoquer (et pourtant peut-être que ça me ferait du bien) l’épisode « Hello Kitty » qui a suivi mon dîner en tête à tête… chez Mc Donald’s… avec Lapiboop… je vais vous parler d’une autre conversation que j’ai eu avec elle et qui m’a traumatisée (ça a l’avantage de n’avoir rien à voir avec mes préoccupations… :o)
Elle me parlait des cours et des intervenants qu’elle a eut en DU l’année dernière. Plus précisément, elle m’a parlé d’un médecin (je ne sais plus quelle spécialité) qui siégeait à la commission qui décide de l’acceptation ou du rejet des demandes d’interventions thérapeutiques de grossesse… (j’invite les personnes de passage concernées par le sujet à ne pas lire la suite, je pense que mon point de vue totalement extérieur et « à côté de la plaque » (ces mots me définissent bien finalement) pourrait choquer…)
Donc en gros, l’interruption thérapeutique de grossesse, peut se faire jusqu’à la veille de l’accouchement et même pendant le travail (!!!) tant que le bébé n’a pas passé sa tête dehors, il n’est pas considéré comme une personne par la loi (donc il n’a pas les mêmes droits). Par conséquent, en cas de problème grave (il faut que la commission l’ait accepté, elle disait que par exemple, les dossiers où le bébé n’a « que » une jambe ou un bras en moins n’étaient en général pas acceptés…) il est encore temps de « l’euthanasier »…
Concrètement, ça se passe, en général de la façon suivante (et ça, Lapiboop me disait ne l’avoir compris qu’au fil des séances), le bébé a une malformation grave, les parents prennent la lourde décision de s’en séparer, la veille de l’intervention la mère prend un cachet pour « préparer » l’intervention… (vous vous imaginez déjà ce que ça représente… rappelons que ça peut se faire jusqu’au derniers moments de la grossesse…), le lendemain, on lui fait une piqûre, et c’est à ce moment là que le bébé est « tué »… Déjà, je pense qu’on peut même pas s’imaginer… la plupart des mères disent que c’est quelque chose de déjà inexplicable de porter la vie… qu’est ce que ça peut être de porter la mort (!). Après ça, Lapiboop me disait qu’elle pensait que la mère était anesthésiée pendant qu’on lui retirait son bébé… une opération quoi… ben non ! Après ça, la mère accouche de son bébé mort comme s’il était vivant !!
J’ai pas la moindre idée de ce que ça peut représenter psychologiquement, mais ça doit être terrible… On se disait que c’est vraiment une pratique barbare… dans ces cas là, je préfèrerais qu’on m’anesthésie et qu’on m’ouvre, quitte à avoir des cicatrices plus tard plutôt que de vivre ça…
Ce qui me traumatise aussi, c’est la loi… pourquoi faut-il avoir passé la tête dehors pour avoir des droits (!!!!) ça me paraît tout aussi barbare que le déroulement de l’intervention en elle-même, même si effectivement, y a peut-être des cas où il est préférable ne jamais quitter vivant le ventre de sa mère…
Tout ceci ne fait que me conforter dans l’idée que si l’envie d’enfanter me prenait un jour, il faudrait trouver un moyen de me placer dans un coma artificiel sous perfusion pendant 9 mois… ensuite il faudrait faire la même chose jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge adulte… Entre tous les problèmes physiologiques et psychologiques qui peuvent intervenir pendant la grossesse et au delà… je me demande comment font les parents… on est tous des miraculés ! Freud disait qu’il y avait trois métiers impossibles : parent, prof et psychanalyste…