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Destination nowhere
3 août 2005

Eyes wide shut pour les burnes

Que Kubrick me pardonne ce dont je vais parler après ce titre… cela dit, TF1 se permettent bien de commencer cette déplorable émission, j’ai nommé « l’île de la tentation », depuis deux ans par une citation du « portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde, alors c’est que tous les coups sont permis !

Passons, je viens de « perdre mon temps », une fois de plus, devant cette émission, j’y peux rien, j’aime bien :o). Je ne vais pas me payer un délire sur l’immoralité du concept, je m’en fous (et d’ailleurs, c’est pas le concept qui est immoral). Ce qui me fait peur ce soir, c’est pas ce que les dirigeants aux dents longues des chaînes de télé peuvent bien être capables de mettre en place pour nous laver le cerveau. J’en ai pas peur. Vous n’aurez pas ma liberté de penser :o) par contre, ce qui me fait peur, c’est le comportement des participants.

La télé réalité, c’est pas vraiment vraiment de la télé REALITE, j’entends bien, peut-être que dans le cas de l’île de la tentation, on a affaire à des acteurs ? c’est ce que certains pensent… pourquoi pas ? moi je crois qu’il n’est pas nécessaire d’embaucher des acteurs pour obtenir ce résultat, c’est ce qui me fait peur.

Ce que je ne comprends pas vraiment, c’est 1) Pourquoi venir à cette émission ? 2) comment des gens qui sont en couple, ont une certaine définition de ce que devrait être l’amour, en arrivent à bafouer leurs idéaux en 12 jours, simplement parce qu’une dizaine de morceaux de viandes se proposent à eux (sans doute pour avoir une prime à la clef)… je suppose que ce n’est pas sur ce genre de personne qu’il faudra compter pour faire une grève de la faim pour cesser la guerre dans le monde…. 3) Comment font-ils pour être attirés par les « tentateurs » ? c’est quand même très improbable de trouver l’amour dans un échantillon d’une dizaine de personnes payées pour… ben, suis-je bête, ça a un nom en fait, une dizaine de prostitués :o) Sauf que c’est pire parce que c’est de la prostitution tacite, il y a escroquerie aux sentiments, c’est lamentable, mais j’arriverai à dormir quand même après ça… 4) Comment est-il possible d’être jaloux de ces gens là ?? :o) c’est aberrant !

Tout à l’heure, j’écoutais parler un candidat, celui qui a une dentition à faire de la pub pour du dentifrice ou à jouer dans un film Hollywoodien. Bref, je l’écoutais parler de sa copine, il disait que si (et seulement si) elle ne revenait pas avec lui, alors il n’aurait rien perdu, si elle revenait avec lui, très bien… Le simple fait de ne pas « rentrer avec lui » suffisait à remettre en cause, pour lui, tout ce qu’elle était… si elle rentrait avec lui, elle méritait son attention, si elle refusait, tout ce qu’ils avaient pu vivre ensemble était balayé, et elle aussi.

A partir de là, je suis partie (désolée M. Lelay, mon cerveau n’était plus réceptif pour la page de pub qui a suivit ou peut-être qu’au contraire, dans un stade non conscient j’étais encore plus réceptive : tiens, si on essayait le concept d’un programme qui puisse faire réfléchir pour rendre indisponibles les défenses rationnelles s’élevant contre la société de consommation ? un doute affreux m’apparaît, au fond, ne se servent-ils pas insidieusement de ma faiblesses, (mes escapades constantes dans mon esprit et mes conversation de moi avec moi même) pour me vendre des barres chocolatées ?) Toujours est-il que je n’écoutais plus vraiment ce qui se passait, je réfléchissais « sommes-nous tous aussi égocentriques ? »

J’ai passé en revue toutes les personnes avec qui je suis entrée en conflit à un moment ou à un autre, toutes celles que j’ai volontairement perdu de vue, toutes celles qui n’existent plus pour moi. Mon pessimisme a d’abord prit le dessus : oui, si j’ai perdu contact (activement) avec certaines personnes, c’est peut-être parce qu’elles ne me renvoyaient pas une image de moi qui puisse me convenir… peut-être.

Et puis ensuite j’ai pensé aux autres, celles que j’admire, celles que j’Aime. Celles que j’admire d’abord. J’admire Camus, j’admire Dostoïevski, j’admire Tori Amos, j’admire aussi des gens encore vivants et anonymes que je ne mentionnerai pas, au cas où un jour ils en viendraient à tomber sur ce blog, il s’agit pas de leur faire prendre la grosse tête :o) pourtant Camus et Dostoïevski n’entendront jamais parler de moi, et si nous nous étions rencontré, peut-être nous serions nous détesté, ils m’auraient sans doute prise, comme les autres, pour un clone « intellectuel » d’Eve Angeli… les apparences… Mais l’exemple des personnes mortes n’est pas un bon exemple, c’est trop facile, la mort donne une dimension différente aux gens. Plus rien à attendre, plus moyen d’être déçu…

Reprenons Tori Amos, je ne pense pas la rencontrer un jour… quant aux autres les « anonymes » pas connus du monde entier, toujours vivants, ces gens là, je ne fais pas que les admirer, je peux dire que je les Aime. Est-ce toujours réciproque ? parfois, un peu, dans d’autres cas, non. A vrai dire, certains ne savent probablement pas ce que je pense d’eux et c’est mieux comme ça. Dire aux gens ce qu’on pense d’eux, c’est souvent biaiser les relations, du gâchis.

Alors si on prend mon cas particulier (oui, nous sommes tous un peu égocentriques, quand même), celui que je connais le mieux, ben, après ma longue réflexion, je crois pouvoir annoncer, glorieusement, que non, l’Amour que je porte aux gens n’a pas besoin d’être réciproque, Aimer me suffit. Cela dit, c’est plus facile de raisonner de cette façon quand on a quelques « autruis significatifs » qui nous Aiment ou nous ont Aimé, c’est mon cas. Quand on a déjà été Aimé, on peut affronter le reste du monde sans trop se brûler les ailes, on a pas besoin de rechercher l’affection des autres à tout prix. On est libre.

La liberté justement, cette vieille amie-ennemi quelle place a t-elle dans l’Amour… et puis d’abord, c’est quoi l’Amour ? Après m’être dit pendant plusieurs centaines de secondes (ce qui en soit n’est pas si long) que l’Amour n’existait pas, je me remettais à y croire… Après avoir regardé ce couple d’amoureux transis qui pleurent à chaque fois qu’ils voient leur autre pleurer avec les yeux du mépris (quel spectacle affligeant !) je les regardais avec admiration (enfin ils ont quand même quelque chose de pathétique, on ne m’enlèvera pas cette idée :o)… était ce ça l’amour ? une communion dans les sentiments ? Les parents qui jouent bien leur rôle disent souvent qu’ils préfèrent souffrir que de ne voir souffrir leurs enfants… Est-ce encore valable pour un objet aussi investi narcissiquement que son propre enfant ? je vous laisse seuls juges…

Pourtant, l’Amour, dans mon idéal, ne devrait pas ressembler à ça. Je veux croire qu’il existe, il existe mais pas comme on l’entend… Je repensais aux précurseurs du mariage libre : Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Peu importe qu’ils se soient trompés, à partir du moment où ils restaient uniques l’un pour l’autre, à partir du moment où leur relation restait unique pour chacun d’eux, les autres n’étaient que des passages dans leurs vies, leur union était immuable.

Est-ce que ça veut dire que je préconise l’union libre, le sexe pour le sexe à partir du moment où on a au moins une relation stable et plus importante que toutes les autres. Non, certainement pas (surtout avec toutes les maladies qui traînent, hypocondrie, quand tu nous tiens :o). En revanche, il est clair que pour moi le sexe et l’Amour n’ont rien à voir l’un avec l’autre, je ne comprends même pas qu’on puisse confondre. J’Aime des filles et des garçons, je ne suis pas bi. Je prétends Aimer des gens, indépendamment des caractéristiques auxquelles on nous a appris à accorder de l’importance, j’ai ma propre grille de décodage. C’est ça le plus important, réussir à créer sa propre grille de décodage pour savoir assez rapidement si on est compatible avec les gens qu’on rencontre.

Je ne parlerais pas de « cœur » suffisamment grand, le cœur, c’est qu’une pompe mais mes affects, eux, sont suffisamment nombreux et intenses pour être partagés sans perdre en qualité. Pourquoi ne serait-ce pas possible pour les autres ?

Alors oui, je pense que l’Amour ne doit pas être dirigé vers une seule personne, sans quoi il est nécessairement restreint, bridé, bridant ! Je crois aussi que la jalousie n’a aucun sens, encore une fois, si je prends mon cas, toutes les relations que j’ai avec les gens sont uniques et s’ils existent pour moi, eux aussi sont uniques alors jaloux de quoi ?

Jalouse, je l’ai un peu été, plus jeune, il fallait avoir une meilleure amie, une seule, il fallait tout lui dire, il fallait qu’elle me dise tout. Je me suis repentie, s’il y a des choses que quelqu’un veut me dire ou me cacher à moi, qu’importe ? ça ne veut pas dire qu’il m’Aime moins s’il ne me parle pas de ça à moi, s’il en parle à un(e) autre… ça veut dire que je n’étais pas la bonne personne à qui en parler au moment t, ni plus ni moins. Je souffre d’une nouvelle maladie, je n’arrive plus à être jalouse, je ne me sens pas menacée par les autres. Si chacun arrivait à prendre conscience de son unicité, on serait sans doute plus tranquille. On ne compare pas les fruits et les légumes, l’un est le plus souvent un dessert, l’autre fait partie du plat et même si on en préfère un, ça veut pas dire qu’on va délaisser l’autre et si on le délaisse, c’est que c’est mieux comme ça. Dans le cas des personnes, c’est encore plus évident que l’un ne remplace pas l’autre (sauf si cet autre n’est pas compatible alors c’est mieux pour les deux que tout se termine mais menacé par quoi ? ). Les relations entre les gens ne devraient pas être plus compliquées que ça…

Alors finalement, l’Amour peut continuer à exister mais il faut le réinventer, c’est un constat général. Personnellement, je ne veux pas qu’on m’emprisonne, je ne veux pas emprisonner sinon c’est la fin de soi. Le couple détruit trop souvent l’individu. Je ne dis pas que c’est nécessairement le cas, certaines personnes ont besoin d’être deux, certaines personnes s’épanouissent dans une dyade… pour l’instant. Mais ce mode de vie là n’est pas compatible avec l’évolution de la société. On peut pas vraiment concilier la liberté à laquelle on aspire avec un fil à la patte et une relation amoureuse telle qu’elle est actuellement conçue représente presque forcément un fil à la patte...

Ceci sans compter que la sécurité, c’est pas le top si on veut évoluer. Quand on se sent en sécurité, on meurt à petit feu, plus rien à prouver, plus rien à inventer, on finit nécessairement par s’ennuyer… c’est mon avis … :o)

Voilà pourquoi, à l'instar de Bridget Jones, je finirai seule et mangée par des Bergers allemands –mais fière de l’être-.

PS : J’ai écris ça hier soir avant de dormir, je l’ai pas posté parce que j’ai pas de wi-fi et pas envie de redescendre (c’est aussi bête que ça), ce matin, bizarrement, on a un peu parlé de ça, indirectement, avec Béatrice, après notre prise de sang en commun (oui, j’ai fais ma prise de sang, je ne me suis pas évanouie, je n’ai pas pleuré… j’ai simplement ris nerveusement dans le fauteuil, on m’a quand même pris 6 flacons !)… Je ne sais pas dans quelle mesure ce texte a été influencé par la dispute qui l’a précédé et que je t’ai raconté ce matin :o)

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Commentaires
W
Déja je n'ai jamais compris quel besoin ont les gens d'aller se foutre là bas au milieu!<br /> La vie en couple est déja assez difficile comme ça, qu'est ce qu'ils ont besoin d'en rajouter!<br /> Quant à l'émission elle même, je verrais ça comme du proxénétisme filmé...<br /> Par contre, ma copine regardait l'émission cette semaine (voila pourquoi je peux avancer sur mes saisons de friends le soir!) et je l'ai rejoint 10 minutes sur le canapé...<br /> Mais que les gens sont cons c'est pas possible, ils les ont choisit!!!!!<br /> Les gens ne se doutaient pas peut-être quand ils se sont inscrits que leur couple risquait d'exploser là dedans?<br /> Enfin...<br /> C'est leur problème, mais quand on les entend parler...<br /> Beuuuuuuuuuhh
B
L'Amour est un grand mystère. Et peu de gens (sinon personne)peuvent se vanter d'en connaître tout les méandres.<br /> Le couple est une prison. Tu n'es jamais libre de faire ce que tu veux. Ou si tu le fais, tu blesses ta douce moitié. Quand tout va bien dans le couple.<br /> Car quand un domine l'autre, physiquement ou moralement. Là c pire que la prison pour l'autre. C l'enfer !<br /> <br /> L'Amour avec un grand "A" existe. J'ensuis convaincue. Mais encore faut-il le trouver. Ou bien le reconnaitre !<br /> <br /> Bisous ma puce
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